Cultiver les talents de demain


Depuis plus de trois décennies, l’entreprise Kaech, basée à Lussy et active dans l’horticulture de production et le paysagisme, s’investit dans la formation professionnelle. Un engagement qui lui a valu de recevoir le prix de Meilleure entreprise formatrice dans la catégorie technique et mécanique, lors de la dernière Rentrée des Entreprises.

Leur engagement traverse les générations. Depuis la reprise de l’entreprise à la fin des années 1980, Dominique Kaech et son équipe n’ont cessé de former des apprenti·e·s en horticulture. D’ailleurs, le premier apprenti, devenu pépiniériste, est toujours dans la profession et son propre fils a également suivi ses traces en se formant comme paysagiste dans l’entreprise Kaech.

Chaque année, deux apprenti·e·s en moyenne découvrent les métiers de la production pépiniériste et du paysagisme au sein de l’entreprise. Mais recruter de jeunes talents n’est pas toujours évident. « Il est difficile de trouver des jeunes vraiment motivé·e·s par un métier physique et exigeant. Cela étant, nous rencontrons parfois des passionné·e·s de jardinage qui trouvent leur place », explique Lorette Kaech, fille de Dominique Kaech, qui est revenue travailler dans l’entreprise familiale une fois son brevet fédéral en poche. Elle souligne la complexité de l’apprentissage durant lequel les jeunes doivent faire preuve de capacités pratiques et scolaires : « Les examens théoriques d’horticulture demandent un vrai effort, notamment pour maîtriser les noms des plantes en latin.

Un cadre structuré pour progresser

Pour répondre à ces exigences, l’entreprise a mis en place un accompagnement personnalisé. « Nous faisons des bilans semestriels avec une check-list détaillée pour évaluer les acquis et ajuster les objectifs », précise Lorette Kaech. Ces bilans permettent aux apprenti·e·s de s’exprimer sur leurs ressentis et leurs besoins. En complément, l’hiver est consacré à des cours spécifiques de reconnaissance des plantes, un élément clé du métier.

« Nous adaptons le temps consacré aux apprenti·e·s en fonction de leur motivation et de leurs capacités », ajoute Dominique Kaech. Mais le moteur de la formation professionnelle est sans doute la passion et la volonté de transmettre un savoir-faire unique : « Nous sommes une des dernières pépinières de Suisse romande à produire des arbres fruitiers, souligne Lorette Kaech. C’est une richesse que je veux partager avec les jeunes. » Pour elle, chaque tâche devient une opportunité de montrer la diversité et l’intérêt du métier, qu’il s’agisse de multiplier des plantes ou de produire pour le marché.

En parallèle, former des jeunes implique de relever des défis liés aux réformes en cours. Avec l’introduction de nouvelles méthodes comme la Révision de la formation initiale 2024 (RFI24), l’entreprise doit ajuster ses pratiques pour maintenir la qualité de l’apprentissage. « Les apprenti·e·s doivent toujours maîtriser les bases, comme les noms et les caractéristiques des plantes, mais la méthode a changé », déplore Dominique Kaech.

Malgré ces défis, voir les jeunes évoluer reste une source de motivation pour l’équipe. « C’est agréable de les accompagner dans cette première expérience professionnelle et de les voir progresser », confie-t-il. Les apprenti·e·s apportent aussi une dynamique nouvelle à l’entreprise : un regard frais sur les tendances, un lien avec les enseignant·e·s de la branche, et un contact privilégié avec la jeune génération.

Une reconnaissance méritée

Lors de la dernière Rentrée des Entreprises, l’engagement de l’entreprise a été récompensé par le prix de Meilleure entreprise formatrice. « C’est un honneur de recevoir une telle distinction », souligne Dominique Kaech, qui ajoute : « Nos apprenti·e·s reçoivent régulièrement des prix pour leurs performances, mais celui reçu lors de la Rentrée des Entreprises est une vraie reconnaissance de notre travail en tant qu’équipe. » Cette distinction reflète l’effort constant de l’entreprise pour offrir un environnement propice à l’apprentissage. « Former des jeunes, c’est assurer l’avenir de notre profession », conclut Lorette Kaech.

Année de fondation de l’entreprise : dans les années 1950 par Honoré Kaech, qui faisait de l’arboriculture fruitière

Nombre d’employé·e·s : 40 personnes fixes à l’année

Nombre d’apprenti·e·s : 3 en pépinière et 2 en paysagisme

Secteur d’activité : horticulture de production, paysagisme (entretien de jardins et construction)

Responsables de la formation professionnelle : pépinière : Lorette Kaech, paysagisme : Dominique Kaech