AFPI : la vocation de rassembler

C’est une passerelle un peu particulière qui reliera Autigny à Posat, dès le printemps 2025. Le projet, actuellement en cours de conceptualisation, sera réalisé de A à Z par des apprenti·e·s de plusieurs associations professionnelles différentes, sous l’égide de l’Association fribourgeoise pour la promotion de l’interprofession (AFPI). Une première dans le canton.

Tout a commencé lorsqu’une idée a germé dans la tête de Stéphane Clerc, président de Metaltec Fribourget de l’AFPI, d’impliquer, sur ce projet de passerelle, des apprenti·e·s. Rapidement, le mandat s’est diversifié et les corps de métier impliqués aussi. Stéphane Clerc a donc contacté les président·e·s d’autres associations professionnelles, comme les menuisiers, les échafaudeurs, la technique du bâtiment, les mandataires de la construction ou encore les maçons. « Tous·tes les président·e·s ont fait preuve d’un très grand enthousiasme », raconte-t-il avant d’ajouter que toutes les associations professionnelles qui ont un intérêt à participer à un projet mené par l’AFPI pourront y être intégrées.

Ainsi est née l’idée de créer l’AFPI, qui a finalement été fondée le 10 juillet 2024. Le but de cette toute jeune association est de réunir des apprenti·e·s en formation et de leur permettre de travailler sur des projets réels et concrets. « Nous avons été très bien épaulés par l’Union Patronale du Canton de Fribourg, dans la création de cette association », indique Stéphane Clerc, qui souligne le professionnalisme dont a fait preuve l’UPCF dans ce projet.

Le fonctionnement de l’AFPI repose sur plusieurs paramètres. Tout d’abord, elle ne répond qu’à des projets de mandataires publics. Pour les futurs projets, l’AFPI vise à intégrer des apprenti·e·s des professions de la communication visuelle dans ses projets. Par ailleurs, l’administration de l’association sera réalisée par des apprenti·e·s employé·e·s de commerce.

La passerelle reliant Posat à Autigny a été imaginée par Stéphane Clerc qui a approché l’association fribourgeoise des mandataires de la construction (AFMC) pour le travail de génie civil. Le projet a ensuite été conceptualisé par les apprenti·e·s de l’Ecole romande des dessinateurs·trices sur métal, à Bulle. « Ils ont travaillé par petits groupes, détaille Stéphane Clerc avec entrain. Des sélections ont été effectuées pour déterminer le travail le plus abouti, puis la finalité du projet s’est faite par un groupe de trois jeunes. » Dès cet automne, la passerelle sera construite par les apprenti·e·s de Metaltec Fribourg dans les tous nouveaux ateliers au Campus Le Vivier à Villaz-Saint-Pierre. « Ce travail se fait hors du cursus des cours interentreprises (CIE), indique le président. Les entreprises libèrent leurs apprenti·e·s pour qu’ils·elles puissent participer à ce projet. » Ensuite, ce sera au tour des apprenti·e·s maçon·ne·s, formé·e·s par la Fédération Fribourgeoise desEntrepreneurs (FFE), d’entrer en scène, pour construire les socles en béton, ce qu’ils feront dans le cadre de leurs CIE. Finalement, la passerelle sera posée par les apprenti·e·s de Metaltec. Elle sera inaugurée au printemps 2025.

« C’est un projet extraordinaire, se réjouit Thierry Charrière, moniteur des CIE pour Metaltec Fribourg. Il permet aux jeunes d’acquérir des compétences opérationnelles, comme le demande le SEFRI, et il met en lien la formation, la promotion du métier et l’utilité publique. » En effet, ce projet permettra aussi aux associations professionnelles, qui peinent à trouver une relève de qualité, de montrer l’intérêt de leur corps de métier pour le bien commun. Stéphane Clerc renchérit : « Nous apprenons aux jeunes à travailler avec d’autres corps de métier, ce qui est nécessaire, car dans leur vie professionnelle, ils·elles travailleront sur des chantiers où ils·elles seront obligé·e·s de collaborer. » Le président fait preuve d’un très grand enthousiasme en décrivant ce projet : « Je crois en notre profession et en la formation duale. Ce qui me motive et me fait vibrer, c’est la passion pour mon métier. » Les étincelles dans les yeux, il promet que ce projet de l’AFPI est le premier d’une longue série. « Nous avons déjà des demandes pour de futurs projets, ce qui est très bon signe », sourit-il.