Chez RIEDO coiffure AG, former la relève fait partie de la stratégie d’entreprise depuis sa fondation voilà bientôt un siècle. Le grand-père et arrière-grand-père des directeurs actuels, Marc Riedo et son fils Jan, avait déjà pour habitude de prendre des apprenti∙e∙s sous son aile pour leur montrer les ficelles du métier. Il enseignait d’ailleurs à l’école professionnelle. Son exemple a perduré, tant et si bien que des enfants d’ancien∙ne∙s apprenti∙e∙s de l’entreprise effectuent parfois à leur tour leur apprentissage de coiffeur∙se au sein de la société !
Quelque 150 jeunes sont ainsi passé∙e∙s par la case CFC dans l’un des six salons de ce mini-empire singinois de la coiffure. Le double, si l’on prend en compte celles et ceux d’Aerni, le partenaire bernois lui aussi membre de riedogroup, holding basée à Bösingen. Pour encadrer toutes ces personnes en quête de savoir et de pratique, âgées de 16 à 20 ans et plus, pas moins de 13 formateurs et formatrices sont nécessaires. Ce qui demande un minimum d’organisation… C’est que Marc Riedo – maître-coiffeur pour qui l’art capillaire se trouvait déjà « in der Muttermilch», comme il le dit joliment en allemand – prend la formation professionnelle très à cœur. «Nous investissons beaucoup de temps et d’énergie pour nos apprenti∙e∙s, car nous voulons qu’ils et elles soient attractifs∙ves sur le marché du travail, qu’ils∙elles décident de rester ensuite chez nous ou non. Et on reçoit beaucoup en retour! » Ayant lui-même obtenu de brillants résultats lors de sa formation, le Singinois de 51 ans est à chaque fois rempli de fierté lorsque la nouvelle génération s’illustre aux examens finaux.
Une génération différente… et très motivée !
Une nouvelle génération qui demande d’ailleurs à ses prédécesseurs de s’adapter quelque peu. «Nous nous formons également pour mieux comprendre le fonctionnement de la génération Z, pour savoir comment bien communiquer avec elle, explique-t-il. Il faut de la conduite, des règles, parfois des sanctions. Mais ces jeunes personnes sont très motivées et dignes de confiance ! C’est pour cela que nous les soutenons autant que possible. » Le jeu en vaut en effet la chandelle, selon le directeur: si les premiers coups de ciseaux se font sur des modèles, sous la conduite d’un∙e formateur∙rice, les apprenti∙e∙s gagnent vite en indépendance.
Malgré tout, le directeur constate une baisse du nombre d’apprenti∙e∙s dans la branche. Une tendance qui n’est bien sûr pas propre au domaine de la coiffure. « Je remarque que d’autres salons hésitent à former quelqu’un, ou alors pas chaque année », regrette Marc Riedo. Le responsable relève aussi que le phénomène est double, à savoir qu’il est peut-être moins facile qu’auparavant de recruter des apprenti∙e∙s. Tout en restant confiant: «Le métier bénéficie d’une bonne réputation chez les jeunes. Il est perçu comme cool. »