Le marché de l’énergie aujourd’hui
Le déclin de la production mondiale de pétrole amorcé en 2020, conjugué avec une hausse logique du prix de son extraction, la guerre en Ukraine et un abandon progressif du mazout et des carburants au profit de l’électricité mettent sous pression le marché de l’électricité européen. Les investissements pour augmenter la production d’électricité avec des énergies renouvelables tardent et s’enlisent. Le constat aujourd’hui, c’est que les derniers investissements importants pour la production électrique datent des années 1960, hormis ceux consentis par les privés dans l’énergie solaire. Ajoutez à ce tableau quelques sécheresses et canicules mettant à mal nos barrages, un parc nucléaire vieillissant nécessitant un entretien de plus en plus lourd et des arrêts conséquents (50% du parc français actuellement), une rupture d’approvisionnement de gaz par la Russie pour une Allemagne qui produit 40% de son électricité au gaz et vous obtenez une production européenne à genoux à l’arrivée de l’hiver.
Dès lors, deux paradigmes sont à intégrer dans nos réflexions :
• L’énergie gratuite: c’est fini!
• L’énergie ne peut plus être considérée comme illimitée!
L’état de l’art dans les entreprises industrielles
Les Trente glorieuses ont laissé comme héritage des règles d’organisation qu’il faut aujourd’hui changer. Nos systèmes de production sont surdimensionnés, réglés à fond et laissés allumés en permanence. La bonne nouvelle, c’est que tous ces gaspillages offrent un potentiel considérable d’amélioration et d’économies.
L’axe énergétique devient hautement stratégique et va mettre en péril certaines entreprises
Le prix à payer !
Le premier effet que les entreprises subissent est la montée des prix de l’énergie. D’un prix du marché libre avoisinant habituellement les 5 ct/kWh jusqu’en 2021, on passe à une moyenne à 40 ou 50 ct/kWh avec des pointes jusqu’à trois francs en Europe. Les prix ne vont pas redescendre. Ces prix vont être de plus en plus fluctuants selon les périodes de la journée, de la semaine et des saisons.
La disponibilité: moduler ou couper?
Les variations de ces prix répondent à une fluctuation désynchronisée de la demande et de la production d’énergie. Il va donc
devenir essentiel de gagner en agilité et de produire les composants énergivores au moment où l’énergie sera disponible en
suffisance, donc moins chère. Le tampon se fera avec des stocks pour traverser les périodes de pénurie d’énergie. Une entreprise sans capacité de maîtriser et de moduler sa consommation d’énergie dans le temps va voir ses bénéfices fondre et, dans certains secteurs, cela pourra être fatal. De même, en période de marché énergétique tendu, l’entreprise doit savoir réduire sa consommation en pénalisant au minimum sa production. Cela nécessite une maîtrise des consommations de chaque partie de la production.
La méthodologie proposée
Transfert de compétences : l’auditeur c’est vous!
En management industriel on dit «C’est celui qui fait qui sait ». N’attendez donc pas d’un auditeur externe des solutions toutes faites pour améliorer vos réglages. Les meilleures idées vont venir de vos collaborateurs qui connaissent le mieux ces machines et systèmes qu’ils pilotent tous les jours. L’enjeu est de leur permettre de mesurer, de qualifier et de comprendre la consommation de chaque machine. La
question est: «Quelle est la part de l’énergie consommée qui ne sert pas directement à apporter de la valeur ajoutée pour mon client ». Une fois identifiés, ces gaspillages, ou plus positivement ces gisements d’économies peuvent être chiffrés, valorisés et soumis aux idées d’améliorations. La performance énergétique doit être prise en compte dans les boucles d’amélioration continue, au même titre que les questions de qualité et de productivité.
Impliquer : votre équipe de terrain en action
L’objectif est de transférer aux collaborateurs de l’entreprise ces compétences liées à l’énergie, au travers d’outils adaptés aux différentes connaissances et compétences liées à chaque rôle. Après une sensibilisation, devenir acteur de la démarche est le but de l’équipe, qui va pouvoir utiliser ses nouvelles compétences pour réaliser une optimisation de la production tout entière.
Chiffrer : qualifier et quantifier
Ce qui est capital, c’est de chiffrer les gains. Une action de performance énergétique (APE) doit être validée avant et après. Cette double mesure permet de chiffrer avec certitude le gain sur une base factuelle. Cette validation d’APE peut également servir d’argumentation sur les efforts réalisés pour répondre aux engagements de réduction des consommations du programme « gros consommateurs »
Les gains et avantages de la mise en place d’une telle démarche
Les premiers gains sont économiques, il est en effet habituel de trouver des actions simples comme de mettre en veille, ce qui permet d’économiser jusqu’à plusieurs milliers de francs par année par machine. Personne n’aime gaspiller dans une période où la ressource « énergie » devient rare et précieuse. Ces optimisations énergétiques s’avèrent être, au travers des différentes mesures et analyses, un réel nouvel outil d’amélioration de la performance industrielle au sens large. Les retombées sont multiples : économie d’énergie, économie de consommable, diminution de l’usure des machines, meilleures maîtrise et stabilité du processus, motivation des collaborateurs. La consolidation des données de mesures qualifiées permet de maîtriser la répartition de l’énergie par processus jusqu’à aller calculer l’énergie grise du produit final. En cas de contingentement, c’est une donnée capitale pour manager une éventuelle réduction temporaire de la consommation avec le moins d’impact possible sur la production. Cette amélioration de la résilience face aux marchés fluctuants offre un avantage concurrentiel indéniable. Pour chaque entreprise, cette agilité et cette maîtrise de sa consommation et de son autoconsommation est dès lors un outil stratégique qui est incontournable pour garantir sa pérennité.
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