Reto Julmy est assis à la table de séance de son bureau. Il sourit à l’énoncé de notre première question : Concrètement, que fait l’UPCF ? « Nous sommes une entreprise de services », commence-t-il avant de s’élancer dans une énumération de tâches réalisées par les neuf secrétaires patronaux de l’entreprise. Ceux-ci travaillent à la gestion des associations en soutenant les comités dans l’organisation des séances, des assemblées générales, d’événements ou de formations (lire ci-après).
En parallèle, l’UPCF fournit aux membres qu’elle représente un service juridique de qualité, notamment lorsqu’il s’agit de répondre à une question relevant de la loi sur le travail ou de revoir les statuts ou une convention collective de travail (CCT) (lire ci-dessous). Un service de communication a aussi été créé. « Nous mettons beaucoup d’importance à l’information de nos membres », explique Reto Julmy avant de souligner que cela s’est révélé particulièrement important dans le contexte de pandémie de coronavirus. Finalement, récemment, l’UPCF a mis sur pied un service de gestion de conflits (lire ci-contre). « Ces services sont relativement nouveaux, mais ils dénotent une évolution dans les besoins de nos membres », indique le directeur.
Les activités des membres ne cessent d’évoluer : « Le travail des associations se professionnalise de plus en plus, assumer toute la gestion en bénévolat devient de plus en plus compliqué, notamment pour ce qui est par exemple de la tenue de la comptabilité d‘une association professionnelle ou de l’organisation
des cours interentreprises », explique Reto Julmy.
Un travail de fond dans les commissions
Le travail qui occupe le plus la direction de l’UPCF se trouve dans la représentation. Commissions, groupes de travail, organisations en tous genres, l’UPCF est présente dans une quarantaine d’entités. « C’est là que nous défendons concrètement l’économie, les arts et métiers et nos membres car c’est là que les décisions se préparent ou se prennent », explique le directeur. Siéger dans ces commissions est essentiel pour défendre le patronat, mais aussi pour prendre le pouls de l’économie. Un travail de fond est aussi effectué auprès de la députation et du Conseil d’Etat, avec qui la direction a régulièrement contact.
MARTINA GUILLOD, juriste, depuis 1 an et demi à l’UPCF
Le service juridique se développe depuis quelque temps à l’UPCF. Cela répond-il à un besoin des membres qui sont toujours plus concernés par des questions juridiques ?
Oui, absolument. Le droit est partout. Les employeurs doivent être au fait de l’évolution des lois, de la jurisprudence. C’est pour cela que nous avons créé une newsletter juridique et une capsule vidéo qui nous permettent de vulgariser le droit. Nos formations sur le droit du travail nous donnent l’occasion de renseigner les entrepreneurs en faisant un lien entre la loi et la pratique pour que ce soit concret.
Vous vous êtes formée comme médiatrice. Quelles étaient vos motivations ?
Cela fait dix ans que je travaille dans le conseil aux entreprises et je me suis rendue compte que les incapacités de travail et les absences préoccupaient beaucoup les employeurs, alors qu’il n’y a souvent pas besoin d’en arriver là. Je voulais en savoir davantage et acquérir des outils de résolution de conflits. Ce sont souvent des situations compliquées dans lesquelles l’employeur a tout à gagner s’il intervient à temps. Je trouvais donc important de pouvoir conseiller les patrons de PME sur ces questions.
Le service de gestion de conflits a été mis sur pied cette année. Quel est son but et sa raison d’être ?
Des conflits, il y en a partout. Nous avons réalisé un sondage qui montre que trois entreprises sur quatre n’ont pas pris de mesures de prévention en matière de conflits au travail. Or, ces conflits coûtent très cher, entre la perte de productivité, l’arrêt maladie, le remplacement, etc. La prévention est bien plus rentable. Sans compter que c’est obligatoire. Ces questions arrivent de plus en plus sur le devant de la scène avec la pénurie de main d’oeuvre qualifiée. Les employeurs ont intérêt à prévenir et à gérer activement les conflits pour créer un climat de travail sain et éviter que les employés quittent. Fermer les yeux sur des conflits ne fait qu’empirer les choses.
A l’UPCF, nous avons mis sur pied un service de personnes de confiance car chaque entreprise doit en désigner une. Or, la direction ou les RH ne peuvent pas endosser ce rôle, ce qui réduit passablement les possibilités pour les PME. Nous les soutenons donc dans la mise en place d’un système de prévention par la personne de confiance. Si le conflit s’envenime malgré tout, nous proposons un service de médiation.
LAURENT DERIVAZ, secrétaire patronal depuis plus de dix ans à l’UPCF.
Comment devient-on secrétaire patronal ?
Il n’y a pas de formation spécifique pour devenir secrétaire patronal. Pour se lancer dans une telle activité, il faut un intérêt marqué pour la vie associative, une certaine notion du service, aimer le contact humain, apprécier organiser des événements et gérer des projets.
Actuellement, je travaille pour trois associations du second oeuvre (bois, plâtrerie-peinture, carrelage) et une nouvelle association depuis le début de l’année : l’Association professionnelle fribourgeoise des agents d’exploitation.
A côté de cette fonction associative, j’ai aussi la responsabilité du Centre d’encaissement lié aux CCT du second-oeuvre ainsi que la gestion de la trésorerie de la Commission professionnelle paritaire fribourgeoise (CPPF), ce qui représente environ 40% de mon activité.
Quel est votre travail quotidien pour ces associations ?
Comme secrétaire patronal, aucun jour ne ressemble à l’autre ! Nos tâches concernent tout d’abord la gestion et l’organisation du secrétariat permanent, en collaboration avec nos assistantes administratives, mais aussi le conseil aux membres, ce qui requiert des connaissances en droit, notamment du travail et des contrats. Il y a aussi tout l’aspect de la gestion financière de l’association, principalement la trésorerie et les subventions diverses.
L’organisation et l’animation des séances de comité ainsi que la mise en application des décisions relève aussi des tâches du secrétaire patronal. Autre volet important, le bon déroulement des cours interentreprises depuis la convocation des apprentis jusqu’à la facturation. Et finalement, outre l’organisation de différents événements et manifestations, il assure la représentation et la défense des intérêts des associations auprès des partenaires sociaux et des pouvoirs publics.
Quel a été le défi le plus difficile à relever ?
Un des défis permanents est assurément celui de la formation professionnelle, qu’elle soit initiale ou supérieure. Il faut sans cesse veiller à la promotion afin de maintenir les effectifs des apprentis dans chaque volée et chaque filière de formation afin d’assurer la relève dans les PME.
En parallèle, je travaille régulièrement au renouvellement des CCT, y compris les négociations salariales annuelles. C’est aussi un défi de longue haleine dont les implications entraînent des conséquences directes sur toutes les entreprises du secteur, parfois pour plusieurs années.
PATRICIA KAESER, assistante administrative, depuis seize ans et demi à l’UPCF
Pour combien d’associations travaillez-vous ?
Je travaille pour sept associations, aussi bien des associations professionnelles que d’autres en charge de la formation. Je collabore avec Laurent Derivaz pour la gestion du Centre d’encaissement lié au second oeuvre géré par l’UPCF. Cela me prend beaucoup de temps car il y a près de 1000 entreprises affiliées à
la CCT.
Quel est votre travail quotidien pour ces associations ?
Je gère les membres, entre les admissions, les démissions, les changements d’adresses. Je réponds aussi à leurs questions. J’assure toute la correspondance, notamment les PV des comités et des assemblées générales. Je gère la facturation des cotisations, l’encaissement et les rappels.
Pour ce qui est du Centre d’encaissement lié au second oeuvre, je traite toutes les données salariales pour les entreprises affiliées, je gère les données et transmets les informations, notamment concernant l’annonce des employés sur les chantiers, ce qui permet de lutter contre le travail au noir.
Qu’appréciez-vous dans votre tâche ?
C’est un travail très varié qui a beaucoup évolué en seize ans que je suis engagée à l’UPCF. J’aime la diversité de travailler pour plusieurs associations qui fonctionnent différemment. Cela permet aussi de travailler avec d’autres personnes. Rien n’est figé. Au sein de l’UPCF aussi, je travaille avec d’autres personnes et il y a une bonne ambiance. C’est très agréable.
Quelle tâche appréciez-vous le plus ?
J’aime tout ce qui est en lien avec la facturation, la gestion des données salariales. J’apprécie moins la correspondance pure, comme les lettres ou les PV, même si cela fait partie du travail.