Le symbole est important pour la formation professionnelle à Fribourg. Le 13 avril 2022, Olivier Curty, président du Conseil d’Etat et président de l’Association du Centre professionnel cantonal (ACPC), a symboliquement posé la première pierre du bâtiment du Campus CIE à Villaz-Saint-Pierre en compagnie notamment de deux apprentis. Celui-ci permettra l’enseignement des cours interentreprises (CIE) des professions d’installateur-électricien, du bois, de l’automobile, de la carrosserie, du métal, de la technique du bâtiment, de la branche technique industrielle, de la restauration et de l’hôtellerie, de la santé et du social ainsi que de la coiffure.
L’ACPC, qui met l’infrastructure à disposition des associations professionnelles, est financée par le canton, les communes et le patronat. Ce dernier est représenté au sein du comité de l’ACPC et dans le COPIL du Campus CIE par Reto Julmy, directeur de l’UPCF. Il se réjouit d’ailleurs de voir ce bâtiment sortir de terre: « C’est un projet fantastique pour lequel nous avons dû nous battre. Cela fait longtemps que nous cherchions un nouveau site pour les CIE dans le canton. »
Les dix associations professionnelles ont été sollicitées pour définir leurs besoins en termes de surfaces notamment puisqu’elles sont responsables de l’aménagement de leurs locaux, selon les besoins des formations qu’elles dispensent. « Elles sont investies et proactives, leur engagement est très agréable et nous faisons de notre mieux pour répondre aux attentes de tout le monde », sourit Daniel Zosso, directeur
immobilier de l’ACPC et chef de projet. Dès son ouverture, à la rentrée scolaire 2024, le bâtiment accueillera 400 à 500 élèves quotidiennement. L’UPCF sera aussi présente sur les lieux puisque son personnel assurera la réception du campus et soutiendra les associations présentes.
Un projet complexe
En tout, l’édifice de trois étages, dont la construction en entreprise totale est assurée par Implenia SA, s’étendra sur 22’300 m2, soit près de trois terrains de football. Il s’agit d’un projet complexe sur le plan technique car il hébergera de nombreuses installations. La toiture sera en bois tout comme les piliers du premier étage. « La complexité du bâtiment, notamment le poids des machines sur les dalles, nous empêche d’utiliser davantage le bois », explique Daniel Zosso. La consommation énergétique sera assurée par des panneaux photovoltaïques et un concours d’oeuvres d’art pour le site a été lancé. « C’est un bel outil fonctionnel qui permettra d’offrir aux jeunes une formation de qualité et à la pointe », estime Reto Julmy.
Ce projet d’envergure atteindra un montant total de près de 84,5 millions de francs. Cette somme est en partie subventionnée par le canton de Fribourg. En effet, durant le mois de février 2022, le Grand Conseil a accepté à l’unanimité d’accorder la subvention maximale de 21,7 millions de francs pour la construction de ce bâtiment. Un soutien qui marque l’importance de la formation professionnelle dans le canton, selon
Daniel Bürdel, député centriste, directeur adjoint de l’UPCF et président de la commission traitant ce projet, qui a appuyé l’objet auprès du Parlement cantonal. Le reste est financé par le capital propre de l’ACPC ainsi que des prêts bancaires.
Stratégie 2030
La construction de cet édifice à Villaz-Saint-Pierre s’inscrit dans une stratégie globale de l’ACPC. Actuellement la formation duale est assurée sur 14 sites dans le canton et répartie entre 21 bâtiments, dont certains sont loués par l’ACPC. « Cette dispersion complique énormément l’organisation de la formation professionnelle et des CIE », explique Daniel Zosso. Ainsi, la stratégie prévoit que d’ici 2030, la formation professionnelle soit répartie entre quatre sites à Courtaman (Pôle 7), à Bulle, à Fribourg et à Villaz-Saint-Pierre, comprenant douze bâtiments propriété de l’ACPC.
La construction du bâtiment à Villaz-Saint-Pierre permettra de libérer près de 7500 m2 des surfaces existantes qui seront attribués à la formation professionnelle. « Nous allons débuter des études pour la réaffectation de ces surfaces », indique le directeur immobilier qui précise que la centralisation permettra
d’optimiser les coûts et de trouver des éventuelles synergies entre les différents utilisateurs.