Daniel, comment a commencé l’aventure de Sqooba ?
Par la location d’un petit espace de travail dans l’Annexe 2 sur le site de Bluefactory, le même bâtiment qu’occupait Fri Up à l’époque. J’avais mon bureau, mon ordinateur… et c’est tout !
Ces premiers pas d’entrepreneur ont-ils été difficiles ?
Non, car heureusement, j’avais déjà une bonne vision des besoins émergents des entreprises en matière de Data Analytics et Data Engineering. Rapidement, Sqooba a obtenu des mandats très intéressants, notamment pour Philipp Morris International qui souhaitait mettre à profit le Big Data dans son projet de création d’une nouvelle marque de systèmes de vaporisation de tabac aujourd’hui connue sous le nom d’IQOS. Cela a permis d’agrandir l’équipe sans devoir passer par de la recherche des fonds. En parallèle, Sqooba a intégré le programme d’accompagnement de Fri Up, ce qui nous a fortement aidés dans notre phase de lancement.
Dans quelle mesure ?
Fri Up, qui était encore un incubateur à l’époque, nous a donné accès à l’infrastructure nécessaire pour nous développer dans les meilleures conditions. Ils ont également fait office d’un excellent sparring partner pour le développement stratégique de notre modèle d’affaires. Mais je dirais que le plus important, c’est leur soutien lorsque nous avons traversé une grande crise dans notre première année d’existence.
Que s’est-il passé ?
Nous avons dû gérer le départ soudain d’un membre de l’équipe avec des dommages collatéraux qui nous auraient presque coûté notre client principal. Cette perte aurait quasiment signifié la mort de notre start-up. C’était très dur à vivre. Heureusement, j’ai trouvé l’oreille attentive et bienveillante de Grégory Grin qui venait de reprendre la direction de Fri Up. Son coaching et son soutien moral m’ont fait énormément de bien. Dans la tempête, un tel appui est inestimable.
Vous avez surmonté cette crise et poursuivi votre croissance jusqu’à notamment taper dans l’oeil d’un certain géant de la Silicon Valley…
[Rire] oui, nous avons réussi à obtenir un mandat d’Apple touchant au Big Data et au Machine Learning. Un joli coup d’éclat qui souligne la force d’innovation des start-up suisses aussi dans le domaine de la technologie. Un joli timing aussi puisque ce mandat a eu lieu juste avant notre rachat par Open Systems en 2020.
Ce point final dans l’histoire de Sqooba vous rend-t-il parfois nostalgique ?
Je mentirais si je disais ne pas y avoir réfléchi à trois fois avant d’accepter l’offre. Mais aujourd’hui encore, cet aboutissement me satisfait entièrement. Les 33 collaborateurs de Sqooba ont pu être intégrés à l’équipe d’Open Systems dont je suis moi-même devenu le CTO avec le mandat d’intégrer nos compétences dans la gamme de services de la multinationale. Nous avons vécu une belle histoire entrepreneuriale dont nous pouvons être fiers. J’ai beaucoup appris, notamment l’importance de rester humble, curieux et créatif.