La brume épaisse et le froid transperçant de cette matinée de novembre n’ont pas retenu les visiteurs à participer aux Info-Métiers, manifestation consacrée à l’orientation professionnelle. Au CO de Morat, les familles entrent au compte-goutte. Dans les allées sont disposés les stands de 25 associations professionnelles venues informer les jeunes sur les différentes options de formation qui s’offrent à eux. L’ambiance est plutôt studieuse. On lit des prospectus, on informe en français ou en allemand. On questionne. On découvre. On se projette.
Ce format des Info-Métiers est une première sous cette forme. Il a été créé pour rassembler tous les jeunes du canton et ouvrir leurs horizons en présentant plus de 80 professions au travers de 25 associations professionnelles. « Avant de choisir un secteur précis, les jeunes doivent pouvoir découvrir les différentes options qui s’offrent à eux », souligne Thomas Di Falco, chef du SOPFA.
Trouver sa voie
Un but qui rejoint celui de START ! Forum des métiers. Mais ce n’est pas un doublon, estiment l’UPCF et le SOPFA : les deux manifestations se veulent complémentaires. Thomas Di Falco explique que les Info-Métiers sont plus simples, rapides et abordables pour les associations professionnelles. De plus, ce rendez-vous leur permet d’entrer dans les CO et accéder directement aux élèves. « Avec cet événement, nous rassemblons l’école et le monde du travail, ce qui est très important car ils ont parfois du mal à se comprendre », explique le chef de service qui ajoute que l’UPCF s’est révélée le partenaire idéal pour atteindre ce but. Reto Julmy, directeur de l’UPCF, souligne l’excellente collaboration existant avec le SOPFA et ajoute : « C’est important que les associations puissent entrer dans les écoles pour simplifier le contact avec les jeunes car ils se trouvent dans un environnement connu. »
A Morat, ces derniers sont tous accompagnés de leurs parents. Souvent timides, ils écoutent attentivement les explications des professionnels. Certains, comme Loïc, 14 ans, ont déjà une idée précise de la couleur que va prendre leur avenir – pour lui, la chimie. Il est là avec sa maman : « C’est très bien qu’il ait un plan A, mais je pense qu’il faut aussi envisager un plan B, C et D, juste au cas où. » Il hausse les épaules, tout en souriant. Elle dit apprécier ce rendez-vous qui permet de guider et de vérifier les intérêts de son fils. D’autres, comme Edgar, 13 ans, cherchent encore : « J’ai l’impression que le monde du travail est encore loin, c’est difficile de choisir à mon âge », souligne-t-il. Ses parents, qui l’accompagnent, acquiescent, même s’ils estiment important de « mettre un pied dans la démarche. »
Parler le même langage
Les différents stands rassemblent un professionnel et un apprenti de la branche. Ils alpaguent les visiteurs et leur offrent de petits cadeaux à leur effigie. Ils expliquent les possibilités d’apprentissage, s’attardent sur les cursus et le salaire. « C’est important d’avoir des apprentis sur les stands, explique Reto Julmy. Ils parlent le même langage que les écoliers et peuvent répondre concrètement à leurs interrogations. » Pour les parents, un point important est de comprendre les perspectives envisageables pour leur progéniture. Ils en discutent avec les professionnels et obtiennent des réponses concrètes. Ces échanges sont essentiels. « Cela nous permet de revaloriser l’apprentissage aux yeux des parents. C’est important car nous avons besoin de main d’œuvre qualifiée », souligne un représentant d’une association.
Un point de vue que partage Liliane Kramer, membre du CA de l’UPCF et présidente de la Gewerbeverein Murten und Umgebung. L’association est co-organisatrice de l’événement moratois. Pour elle, ils doivent avoir lieu régulièrement : « L’apprentissage est un pilier de notre économie, il est important de montrer aux jeunes que des places d’apprentissage existent proche de chez eux, dans des entreprises de qualité. » Elle espère à l’avenir permettre un contact encore plus direct avec les entreprises afin que les jeunes puissent davantage se projeter.
Au terme de la manifestation, associations et organisateurs se sont dit satisfaits de cette première édition des Info-Métiers dans cette nouvelle configuration. Ils reviendront en 2022.
Le point sur la situation de la formation professionnelle
« Gentiment nous retrouvons une certaine normalité en termes de rythme de contrats signés et de stages organisés », sourit Thomas Di Falco, chef du SOPFA. Il rappelle les craintes existantes au début de la crise. Celles-ci concernaient une possible chute du nombre de contrats d’apprentissage signés. « Nous avons mis en œuvre différentes plateformes et moyens de rencontre entre les jeunes et les entreprises afin d’éviter un creux », souligne le chef de service en évoquant la plateforme Last Minute ou FriStages. Un travail qui a porté ses fruits puisque le nombre de contrats d’apprentissage signés est resté stable par rapport à 2020.