Pierre, quelle est la problématique actuelle dans les aéroports et aérodromes de Suisse ?
Pierre Herman : En matière de traitement et d’échange des données, l’aviation générale suisse est restée au 20ème siècle. Prenons l’exemple d’un vol de plaisance entre deux aérodromes. Avant le décollage, le pilote doit remplir un avis de vol qui contient notamment son numéro d’immatriculation et le nombre de passagers. Il doit en remettre une copie à son aéroclub et une autre à l’aérodrome d’où il décolle. Aujourd’hui, tout cela se fait souvent encore sur papier. A la fin du mois, les avis de vols doivent être recopiés un par un dans l’ordinateur par le personnel. Cela représente à chaque fois une jolie pile de documents et plusieurs heures de travail.
Il s’agit donc de lourdeur administrative ?
Oui, au départ, mais aussi l’arrivée. Toujours dans notre exemple, l’aérodrome de destination ne sera averti de l’arrivée de l’avion qu’au moment de la prise de contact radio du pilote précédant l’atterrissage. Cela complique inutilement la gestion des hangars. Une fois à terre, le pilote rempli un troisième avis de vol et doit payer la taxe en espèces. Croyez-moi, il vaut mieux avoir le montant exact en poche, sans quoi vous risquez de perdre un certain temps (rire).
En réponse à cela, vous avez lancé plan.aero. Que proposez-vous exactement ?
Un logiciel simple et efficace qui permet de gérer de manière digitale toute la procédure. Le pilote rempli un seul avis de vol qui est transmis automatiquement à tous les destinataires. Il peut s’acquitter de ses frais en ligne à l’aide d’une carte bancaire. De plus, les informations sur les différents vols sont disponibles à tout moment pour tous les utilisateurs de plan.aero. Ce dernier point est particulièrement important.
Pourquoi ?
A l’instar des grands aéroports commerciaux, les petits aéroports et aérodromes peuvent désormais monitorer en temps réel le départs et l’arrivées des avions. D’une part, cela permet part de gérer de manière optimale le flux des appareils. De l’autre, cela augmente la traçabilité des vols et donc la sécurité des pilotes. Le fait de savoir à l’avance qu’un avion est sensé atterrir permet de lancer l’alerte si jamais il n’arrive pas à destination.
Ce sont des données sensibles. Que prévoyez-vous en matière de sécurité ?
Nous stockons toutes les données de manière hautement sécurisée dans un Data Center basé à Genève. Elles ne sont disponibles qu’aux utilisateurs authentifiés de plan.aero.
Le logiciel est-il déjà disponible ?
Absolument. Il est d’ailleurs déjà utilisé par le Swiss Aeropole de Payerne avec qui nous collaborons étroitement depuis le début de son développement.
Article par Fri Up