La Banque Raiffeisen Fribourg-Est déjà en chemin


Sur toutes les lèvres depuis le début de la crise du coronavirus, le télétravail s’est invité dans nos intérieurs sans demander son reste. Il est de retour sur le devant de la scène depuis la mi-janvier. La Banque Raiffeisen Fribourg-Est s’y est aussi mise à l’instar de nombreuses entreprises du canton. Un défi matériel et de management.

En une journée, en mars dernier, les 57 collaborateurs – apprentis y compris – de la banque Raiffeisen Fribourg-Est ont été mis en télétravail. Un effort largement facilité par la digitalisation de l’entreprise depuis 2019. « Tout le personnel était déjà équipé d’un ordinateur portable et d’un téléphone via Skype business », explique Laurent Progin, directeur marché ville et membre de la direction de la Banque Raiffeisen Fribourg-Est. Il conçoit que cela représentait des investissements importants mais se réjouit de cette décision qui a anticipé certains problèmes auxquels ont dû faire face de nombreuses entreprises qui n’avaient pas encore pris ce virage. En plus du matériel, les processus internes avaient aussi été adaptés : « La poste numérique et la digitalisation de plus de 95% des dossiers clients étaient déjà en place, ce qui a encore facilité le passage au homeoffice », renchérit Nathalie Sahli, membre de la direction et responsable distribution.

En mars, les collaborateurs étaient une semaine sur deux en télétravail. Un rythme qui n’a pas plu à nombres d’entre eux. Ils ont pu revenir en présentiel dès la mi-mai grâce à l’espace disponible dans les locaux de la rue de l’Hôpital à Fribourg. « Si nous faisons notre job c’est pour le contact avec nos clients et nos collègues », sourit Laurent Progin. Nathalie Sahli d’ajouter : « Les employés ont particulièrement souffert de ce manque de contacts sociaux. » Elle raconte qu’une pause-café via Skype a été instaurée toutes les deux semaines dans certaines succursales afin d’entretenir l’esprit d’équipe et les échanges informels.

Le management à distance n’a pas non plus été un réel défi pour le directeur du marché ville : « Nous avions des échanges réguliers par téléphone dans le cadre de nos tâches quotidiennes. Avec mon équipe je ne dois pas faire de management à proprement parler. » En termes de gestion des tâches, de clients et de projets, collaborateurs et membres de la direction utilisent la plateforme interne à la banque. En effet, dans le milieu bancaire, la sécurité étant primordiale, aucune application externe comme ClickUp ou Slack ne peuvent être utilisées. Pour ce qui est des informations aux collaborateurs, un groupe via WhatsApp a été mis sur pied.

La productivité pas impactée

Selon les chiffres, la productivité de la banque n’a pas été impactée par le télétravail. Alors restera-t-il une option après la crise ? « Oui », répondent Nathalie Sahli et Laurent Progin. En effet, Raiffeisen Suisse a défini les contours d’un règlement qui peut être mis en œuvre dans chaque Raiffeisen si cela est souhaité. Et il sera mis en place dans la banque de Fribourg-Est. Ainsi, certains collaborateurs le pratiquent déjà pour certaines tâches précises, comme l’analyse financière de dossiers complexes. « Le télétravail permet d’être beaucoup moins interrompu que lorsque nous sommes présents dans les locaux, ce qui peut être nécessaire pour être efficace dans certaines tâches », indique Laurent Progin qui dit utiliser le télétravail pour tout ce qui relève du management de l’équipe : « Je ne dois pas me soucier de la confidentialité, je peux m’étaler et avancer efficacement. »

Avec l’option de maintenir le télétravail un jour par semaine, la question du contrôle des collaborateurs se pose. Selon Laurent Progin, il ne faut pas être naïf : « J’ai eu vent de cas hors de la Raiffeisen qui prouvent que les collaborateurs ne travaillaient pas durant leurs heures. » Nathalie Sahli nuance : « Je pense qu’il faut faire confiance. Pour moi, le télétravail représente une opportunité de trouver un meilleur équilibre entre vie privée et professionnelle. » Tous deux assurent que l’implémentation d’un logiciel espion permettant de contrôler le travail des collaborateurs n’est pas une option.

Le saviez-vous ?

La vente de logiciels mouchard aux Etats-Unis a explosé durant la pandémie. S’il est légitime que l’employeur veuille s’assurer de la productivité de ses employés à la maison, la surveillance de ces derniers est soumise à des règles très strictes en Suisse. En surveillant, l’employeur doit respecter la législation en matière de protection des données. Concrètement, il doit consulter et informer au préalable son personnel et choisir le moyen le moins intrusif. Ainsi, l’installation de logiciels espions enregistrant chaque site consulté en temps réel ou prenant une photo toutes les cinq minutes est interdite. Retrouvez notre article complet.